L’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap) a demandé l’extension du dispositif d’encadrement des loyers appliqué à Paris. 287 communes d’Ile-de-France seront visées par l'encadrement du marché locatif. Si le Ministère du logement et les différents organismes qui seront consultés acceptent l’extension du dispositif.L’encadrement des loyers pour la banlieue parisienne pourrait voir le jour d’ici 2018.
Fonctionnement du dispositif
L’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne va déterminer les loyers de référence en fonction des différents quartiers des communes d’Ile-de-France et du type de bien soumis à la location (Studio, 2 pièces...). Les propriétaires ne pourront pas louer plus de 20% par rapport au loyer médian déterminé par l’Olap sauf caractéristiques exceptionnelles et justifiables.
Les professionnels s’opposent à l’extension
Les professionnels de l’immobilier comme Foncia s’opposent à l’extension du dispositif en Ile-de-France contrairement à l’association de consommateurs CLCV qui milite pour son déploiement en banlieue parisienne. L’argument des partisans de l’extension sont les incohérences du dispositif actuel. Certains logements de la petite couronne parisienne peuvent être loués plus chers que dans les beaux quartiers de la capitale soumis à un loyer encadré. De plus, toujours selon CLCV, rien n’empêche les investisseurs de louer plus chers dans la limite de 20% du loyer médian, ce qui n’entrainera pas de blocage des prix des loyers. Il n’y a pas de raison particulière de désinvestir dans l’immobilier suite à l’extension du dispositif selon eux.
Cependant, de nombreux facteurs sont oubliés par les partisans de l’extension du dispositif selon les professionnels de l’immobilier. Tout d’abord, la banlieue parisienne n’est pas aussi tendu que Paris. L’équilibre entre l’offre et la demande est beaucoup plus saine et n’a pas besoin d’être régulé. Il peut toujours exister des annonces immobilières à la location plus chère à Clichy-la-Garenne ou à Aubervilliers que dans certains quartiers parisiens dû à l’encadrement des loyers. Cependant, les investisseurs pratiquant des loyers élevés subiront plus de « désagrément locatif » comme un fort turnover ou des impayés. Ce type de pratique attire automatiquement des dossiers locatifs «mauvais ». Le marché s’autorégule et les investisseurs ont les locataires qu’ils méritent.
De plus, il ne faut pas occulter l’impact psychologique de cette mesure. Un investisseur, en règle générale, achète un logement à crédit sur une période de 20/25 ans. L'immobilier est un investissement de long terme et il devient anxiogène d’investir dans la pierre avec des nouvelles mesures bouleversant la donne tous les ans. Des mesures qui ne vont que très rarement dans le sens des propriétaires. Il faut de la stabilité dans les lois fiscales pour éviter un désinvestissement massif dans le secteur immobilier.
Nous suivrons attentivement la mise en place ou non du dispositif, tout en sachant que l’élection présidentielle de 2017 pourrait rabattre les cartes de l’encadrement des loyers.